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Dans les chaussures de ... BERNARD AMSALEM (Président de la FFA)


Notre hôte appose sa signature sur nos licences depuis plus de 12 ans maintenant. Notre président nous fait l'honneur de sa présence, afin d'inaugurer la nouvelle piste du stade des allées Jean LEROI de Blois.


  Yann : Je vous remercie par avance d'avoir accepté de répondre à cette interview. Pour commencer, j'aimerais revenir sur votre passé, plus précisément au handball. Suivez-vous toujours ce sport ?

 
Bernard AMSALEM :
Je suis encore président du club de handball de l'Agglomération de Rouen, qui joue en Nationale 1.

J'ai toujours fait du hand, j'ai joué, j'ai arbitré, j'ai entrainé, j'ai présidé plusieurs clubs (Rouen est le 3ème club créé). Cela reste ma passion, mais c'est comme l'athlétisme, le hand c'est courir, sauter et lancer, ils ont les même bases. Lorsque j'étais plus jeune, je faisais du handball l'hiver, puis de l'athlétisme l'été.

A l'époque c'était compatible, aujourd'hui ça l'est moins car les saisons sont complètes dans les 2 sports.





Yann : Vous aviez des responsabilités au club du Val-de-Reuil, avez-vous gardé des liens avec cette structure ?

 
 Bernard AMSALEM : J'ai créé ce club, mais aussi le club d'athlétisme. J'habite toujours cette ville et même était maire pendant 24 ans. 


Yann : Puis vous arrivez à l'athlétisme en 1995, où vous devenez président de la ligue de Haute-Normandie. Qu'est ce qui vous à conduit à ce changement de voie ?



 Bernard AMSALEM : On est venu me chercher alors que je n'étais pas candidat. A l'époque, la ligue était en crise, le président changeait tous les ans. Des observateurs ont vu que j'étais passionné par l'athlé car je venais souvent voir des compétitions régionales alors que je n'avais aucun lien avec cette discipline. Donc les gens se sont dit que s'il vient, c'est qu'il aime ce sport et qu'il pourrait nous aider. C'est comme cela qu'ils sont venus me chercher et j'ai accepté la présidence. Puis je suis rentré à la fédé.




Yann : Justement, vous montez les échelons rapidement, pour devenir vice-président de la fédération en 1997, puis président en Janvier 2001. Etait-ce votre objectif depuis le début ?
   
   

 Bernard AMSALEM : Non pas du tout, c'est un monde que je ne connaissais pas et que j'ai découvert petit à petit. Des opportunités se sont présentées à moi, je les ai saisies. Quand je suis arrivé à la ligue la première fois, je ne connaissais personne à part les 2 personnes qui étaient venues me chercher. J'ai quand même été élu à l'assemblée générale. Le président de la fédération de l'époque était là ce jour là et me conseilla de me présenter aux prochaines élections. Je me suis donc retrouvé vice-président l'année suivante et comme ce président avait décidé de ne pas se représenter, il me demanda de prendre la suite. Cela s'est déroulé de manière très naturelle, sans que je le veuille vraiment. C'est passionnant !



Yann : Réélu en Novembre 2012 pour 4 années supplémentaires, vous ne semblez pas vous lasser dans cette fonction. Qu'est ce qui vous motive encore aujourd'hui ?



 Bernard AMSALEM : On a fait un excellent travail avec le DTN actuel, Ghani YALOUZ, sur l'olympiade précédente. On a une génération de jeune de grand talent, qui va briller à Rio en 2016 et au-delà, à Tokyo 2020. Avec Ghani, on ne voulait pas arrêter, pour les accompagner au moins jusqu'à Rio. D'ailleurs, ce sera surement mon dernier mandat car je pense qu'il faut passer la main à un moment donné. Mais on aura assuré jusqu'aux prochains JO. D'ailleurs, on a mis en place des politiques nouvelles, qui ne sont pas encore acceptées par tous les clubs, il fallait donc 4 ans de plus, pour stabiliser tout cela.



Yann : Quel bilan pouvez vous tirer de cette première décennie à la tête de la fédération ?


 Bernard AMSALEM : On a progressé comme jamais. Les résultats de l'olympiade précédente, en général on prend les 4 années, sont les meilleurs de notre histoire. Si on cumule les résultats des différentes compétitions (Jeux Olympiques, Championnats du Monde, Championnats d'Europe) et quand on regarde les résultats chez les jeunes, c'est pareil. Si on prend d'autres indicateurs comme le nombre de licenciés, qui n'ont jamais autant augmenté dans l'histoire et qui continuent de le faire. Cela fait 10 ans que nous connaissons une augmentation constante de 6 à 10% chaque année.
 
 

Yann : Que souhaitez vous mettre en place ou développer au cours des prochaines années ?


 Bernard AMSALEM : Les priorités du dernier mandat sont de consolider tout ce qu'on a mis en œuvre au niveau des jeunes, de l'athlé santé loisir et au haut niveau. Ce qu'on est en train de mettre en route, ce sont des politiques de soutien dans les disciplines faibles. En France, les lancers, le marathon, la hauteur en ont besoin. On a travaillé avec le DTN les dernières semaines, pour mettre ne place un plan qui va démarrer au 1er Janvier de l'année prochaine (2014) et qui consistera à apporter un soutien particulier aux athlètes de ces disciplines.





Yann : L'indoor commence à s'installer dans plusieurs ligue. Cependant il n'est pas facile d'avoir des installations. Dans le Centre, nous n'avons qu'une salle à Orléans et a plus de 20 ans. La fédération a-t-elle amorcé une réflexion à ce sujet ?


 Bernard AMSALEM : Oui, notre objectif est d'avoir au moins une salle couverte par région. J'ai pris mon bâton de pèlerin il y a maintenant 10 ans, puis j'ai fait le tour des régions, une par une, pour inciter les élus régionaux ou locaux, à prendre des initiatives. Au moment où j'ai commencé, il y avait 4 salles en France (Liévin, Aubonne, Val de Reuil, Bercy). Aujourd'hui, nous en sommes à 15 ! Avec les projets en cours, on devrait arriver à 20, voir 22 en 2016-2017. Actuellement, Nantes a été inaugurée la semaine dernière (Septembre 2013), Rennes est en procédure de construction, ???? (je ne trouve pas la ville) qui est en procédure d'appel d'offre, Strasbourg qui est en procédure d'étude. Et puis Orléans, j'ai rencontré l'adjointe au maire il y a peu de temps, afin de l'inciter à y réfléchir, je lui ferais visiter Val-de-Reuil prochainement, pour lui montrer ce qu'est un stade couvert. J'espère que cela débouchera sur la création d'une salle couverte à Orléans.


Yann : La ligue du Centre a accueilli les France de cross et de 24h en 2013. Pour 2014 ce sera l'Ekiden. Quels sont les atouts de notre ligue ?


 Bernard AMSALEM : Comme son nom l'indique, c'est une ligue qui est au centre de la France. Géographiquement, c'est une région qui est accessible de partout. C'est important, afin d'éviter de faire de trop longs voyages. Deuxièmement, il y a un réseau de clubs dynamiques, que ce soit en stade ou hors stade. On l'a vu à Lignière-en-Berry (championnats de France de cross), qui était un pari, avec son magnifique hippodrome. Avec les gens du comité de la ligue, on s'est dit "et si on faisait un cross" et un grand succès a été au rendez-vous. Quand il y a des dirigeants qui sont responsables et qui prennent des initiatives, le résultat donne un territoire qui est mieux animé. Et là en l'occurrence, le Centre se distingue. Vous n'avez pas parlé du meeting du poids indoor d'Amilly. C'est une formidable initiative pour cette discipline, de faire du poids un spectacle. C'est un exemple.

 



Yann :  Alain Butté a été élu à la tête de cette ligue régionale il y a un maintenant. Que connaissez-vous de lui ?


 Bernard AMSALEM : On a déjà discuté ensemble, il est connu du milieu de l'athlétisme. Il a été athlète, entraineur, dirigeant (à l'AMO Mer) et maintenant président de ligue. Il a franchi toutes les étapes, il connait parfaitement l'athlé, jusqu'au bout des doigts. Il a toutes les qualités pour développer et animer ce territoire régional.

  



Yann : L'handisport a du mal à se développer en France. Pensez vous que la FFA peut aider son homologue handi et de quelle façon elle pourrait le faire?



 Bernard AMSALEM : Oui, bien sur. On a une convention avec la fédération handisport. On va de nouveau se rencontrer prochainement, car on souhaite les aider d'avantage. Actuellement, la quasi-totalité des athlètes handisports font parti d'un club de la FFA et sont entrainés dans ces derniers. Maintenant ce qu'il manque, c'est la détection, pour trouver de nouveaux athlètes. Plutôt que d'attendre qu'ils viennent, les jeunes en particulier, on doit faire un travail ensemble afin de les aider.

 
Yann : Et niveau budget, alors que la course à pied est le premier sport pratiqué par les français, pensez-vous que la FFA mériterait une plus grosse enveloppe à côté d'autres sports comme le football ?


Bernard AMSALEM : On a un bon budget, on se débrouille on va dire. Avec la croissance du nombre de licenciés et l'image de l'athlé qui est extrêmement valorisante en ce moment, cela attire les partenaires. Nous avons pu renouveler 100% de ces partenariats sur l'olympiade précédente, ainsi qu'en trouver des nouveaux. Dans les temps qui courent, c'est un exploit. On a donc les moyens. C'est plus une question d'organisation et de formation. Nous devons former des entraineurs, des éducateurs, des animateurs et c'est la priorité des priorités de cette olympiade.





Yann : Vous nous disiez plus tôt avoir pratiqué l'athlétisme, mais quelle discipline ?



 Bernard AMSALEM : Le lancer javelot au stade Sainte-Villiers.

Yann : Vous n'étiez pas revenu dans le Loir-et-Cher depuis 3 ans. Quand pensez-vous revenir ?

 Bernard AMSALEM : Dès la prochaine occasion d'une manifestation nationale.



Yann : Mis à part Romain COLLENOT-SPRIET (il venait de discuter avec ce dernier), connaissez-vous un ou plusieurs athlètes pouvant prétendre à une participation pour les prochains Jeux Olympiques ?


 Bernard AMSALEM : La petite Emilie MENUET (AJBO). Cette marcheuse à beaucoup de talents, est jeune, elle a déjà brillée au niveau européen chez les juniors. La suite logique serait de pouvoir briller au niveau mondial.




Yann : C'est une petite tradition, pour chaque fin d'interview, j'aimerais connaitre la question que vous aimeriez qu'on vous pose et quelle en serait la réponse?


 Bernard AMSALEM : Je ne sais pas, j'ai déjà répondu à beaucoup de questions et il faudrait que je réfléchisse un peu plus.



Yann : Je vous remercie une nouvelle fois d'avoir accepté cette interview, qui permettra à tous nos lecteurs de mieux vous connaitre. Elle sera consultable aussi sur le site de LMA45



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Interview réalisé par Yann DANGE